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Les prisons sur le devant de la scène en ce lundi 15 novembre

Publié par Sana BENABDESLAM le 15/11/2010 | Lu 7323 fois | 0 réaction

Michel Mercier, nouveau ministre de la Justice, ne va pas bénéficier de beaucoup de temps pour prendre ses marques place Vendôme. En effet, plusieurs blocages de prisons sont annoncés dans toute la France ce lundi par les syndicats pénitentiaires. Ces derniers réclament plus de moyens et l'augmentation des effectifs. Les syndicats pénitentiaires appellent donc aujourd'hui même à une journée de mobilisation et de blocage. Pendant que certaines prisons sont bloquées, d'autres se voient transformées en campus universitaire…

Des blocages et filtrages étaient notamment signalés en début de matinée à Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne), Fresnes (Val-de-Marne), Vezin (près de Rennes), ainsi qu'à la direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) à Marseille.

Dès le début de matinée, des gendarmes mobiles ont fait usage de gaz lacrymogènes devant la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), où les surveillants ont bloqué l'entrée. Des palettes de bois avaient été brûlées plus tôt dans la matinée nécessitant l'intervention des pompiers. L’AFP rapporte que les manifestants et les policiers se faisaient face devant la prison en début de matinée mais sans tension particulière.

A Marseille, une vingtaine d'agents FO et CGT se sont rassemblés à 6h30 devant les Baumettes, sans toutefois empêcher l'accès à la prison. Une trentaine d'agents ont bloqué dès 7h30 l'accès à la direction interrégionale pénitentiaire Paca/Corse à l'aide de trois motos et d'une voiture.

La mobilisation pourrait ainsi empêcher l'extraction de prisonniers dans la mesure où l’ensemble des rassemblements doivent avoir lieu devant les établissements pénitenciers ou les directions régionales de services pénitentiaires.

Cette journée d'action, à l'appel de plusieurs syndicats pénitentiaires (FO, CGT, CFDT, FSU), vise principalement à réclamer davantage d'emplois. En effet, le but premier de cette journée d’action est de dénoncer le manque d’effectifs. Ainsi, même si le budget 2011 prévoit 550 créations d'emplois à la justice, cette augmentation de personnel n'apparaît pas suffisante pour ces premiers.

« La ministre nous dit que c'est le seul budget qui recrute. Oui, mais c'est pour les nouveaux établissements, il n'y a rien pour le parc pénitentiaire existant », commente Christophe Marquès, secrétaire général de FO-Pénitentiaire.

Dès lors, pour les syndicalistes concernés, les besoins de l'administration pénitentiaire s’évalueraient à 4 000 personnes supplémentaires.

Ce chiffre se justifie notamment par l’accomplissement de nouvelles missions dévolues aux agents. En effet, à partir de l’année prochaine, le personnel pénitentiaire de deux régions va devoir prendre en charge les tâches de transfèrement de détenus et de sécurité des audiences, assurées jusqu'à présent par les forces de l'ordre.

Un dispositif devant être déployé sur l'ensemble du territoire dans les trois prochaines années.

De son côté, le principal syndicat de surveillants, l'Ufap/Unsa (Union fédérale autonome pénitentiaire), a décidé de ne pas participer à cette journée de mobilisation. Ce premier souhaite préalablement réaliser une évaluation précise des besoins en personnel.

De la prison à l’université…

Le préfet du Rhône, Jacques Gérault, a annoncé la semaine dernière que les anciennes prisons de Lyon seront transformées en campus universitaire.

Le recteur de l’université catholique, Michel Quesnel, fut le premier surpris de la rapidité du choix. Alors que des groupes très importants comme Bouygues Immobilier étaient sur le coup, l’Etat a retenu le projet porté par l’université catholique de Lyon pour la réhabilitation des maisons d’arrêts de Perrache.

L’argument financier, qui comptait pour 40% dans les critères de notation, n’a pas été déterminant, selon le préfet.

L’Etat cède ainsi l’ensemble du site contre 25 millions d’euros. L’université catholique, pour procéder au financement dudit projet, procédera à des ventes immobilières et du mécénat.

Le projet allie différentes missions et finalités. Ainsi, dans ce programme de réhabilitation, 3 500 m² sur 60 000 seront réservés au campus de la « catho ». Un véritable campus de 7 000 étudiants va ainsi pousser à deux pas de l’autre site de la « catho », situé place carnot.

 Le reste du site sera aménagé en logements et résidence étudiante, soit plus de 15 000 m² gérés par l’Opac du Rhône et Habitat et Humanisme ; en bureaux et services (10 000m²) et en commerce (712 m²).

« Une grande verrière sera installée sur une partie de la prison Saint-Paul en forme d’étoile » précise le directeur régional des affaires culturelles en Rhône-Alpes, Alain Lombard.

Les toits des bâtiments seront, quant à eux, « entièrement végétalisés ».

Le préfet tenait à préciser que « ce projet se détachait des concurrents sur le plan du patrimoine, car les bâtiments datant du XIX° siècle seront conservés et non détruits comme certains l’avaient proposé ».

Le dépôt du permis de construire est prévu en juillet 2011. Les travaux devraient durer de dix-huit mois à deux ans.


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