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La grève : quand toutes les professions s'y mettent

Publié par Documentissime le 21/04/2010 | Lu 6472 fois | 0 réaction

A croire que, quelle que soit sa profession, chacun a des revendications à faire valoir. La liste commence avec la SNCF qui est en grève depuis le mardi 6 avril. Le mouvement ne semble d'ailleurs pas près de s'étouffer, puisque qu'hier, la grève a été reconduite. L'inventaire se poursuit avec la fermeture, jeudi 8 avril, (la troisième de l'année) d'un grand nombre de crèches, qui réclament le retrait d'un projet de décret. Enfin les médecins généralistes, qui attendaient avec fébrilité un arrêt de la Cour de cassation, relatif au tarif de leur consultation, ont eux même fermé leurs cabinets dans la journée d'hier. Mais que réclament-ils ?

La grève de la SNCF

Depuis le lendemain du week-end Pascal, la SNCF est en grève. En effet, les cheminots contestent une restructuration et souhaitent l’ouverture de négociations sur l’emploi, les salaires et les conditions de travail. Ce mouvement constitue le troisième depuis le début de l’année 2010 et la Direction a exprimé son mécontentement face à une telle action dont les premières victimes sont les usagers.

Ce mouvement concerne les conducteurs de trains et les contrôleurs ainsi que, pour la CGT uniquement, les agents du fret.

Un second préavis a également été déposé par ce syndicat pour jeudi 8 avril concernant les autres catégories de cheminots, notamment les guichetiers.

François Nogué, directeur des ressources humaines de la SNCF, s’est exprimé au sujet de cette grève. Il considère que c'est insupportable pour les clients de la SNCF et que cela constitue une forme de désinvolture vis-à-vis du service public.

Pourtant, les premières assemblées générales auraient  voté hier la poursuite du mouvement, aux dires de la CGT-cheminots et Sud-rail. Ainsi, les roulants, c'est-à-dire les conducteurs et les contrôleurs de trains, reconduisent la grève.

Cependant, la direction de la SNCF refuse toujours d’entamer des négociations avec les grévistes. En effet, son PDG, Guillaume Pépy, a déclaré que « l’entreprise veut privilégier la négociation et les échanges, mais en dehors de la grève », ce qui agace profondément les syndicats.

L’affaire est à suivre, puisque chaque partie semble rester sur ses positions.

Cependant, la direction de la SNCF a assuré ce matin que le trafic était conforme à ses prévisions tendant à un retour à la normale.

Les professionnels des crèches réclament le retrait du projet de décret

Hier, un grand nombre de crèches étaient fermées afin de manifester leur désaccord concernant un projet de décret.

Ce décret, actuellement en discussion devant le Conseil d’Etat, vise à augmenter la capacité des multi-accueils de 20% et d’abaisser de 50 à 40% l'obligation d'employer du personnel très qualifié au bénéfice de titulaires du CAP Petite Enfance.

Le projet a, d’ores et déjà, fait l'objet d'une concertation avec l'ensemble des professionnels, des syndicats et des collectivités locales pendant un an et demi, et a été validé par le conseil d'administration de la Caisse nationale d'allocation familiale.

Malgré tout, les professionnels de crèche ont clairement exprimé leur mécontentement jeudi, et ce par le biais de manifestations à travers toute la France.

Pourtant, Nadine Morano, la secrétaire d'Etat à la Famille, à l’origine de ce décret contesté, refuse une modification du texte, au motif qu’il permettra de répondre à la pénurie de places de garde pour les enfants et de personnels qualifiés, et ce, notamment « en optimisant les places disponibles » de manière ponctuelle dans les crèches.

Le collectif « Pas de bébé à la consigne ! », a assuré qu’il resterait mobilisé jusqu'à un retrait du décret.

Le collectif, sur son site internet, argumente sur la nécessité de retirer ce décret en s’appuyant sur trois points essentiels.

Tout d’abord, sur la question du taux d’encadrement des enfants, il explique que « les taux d’encadrement officiels, inchangés en apparence, seraient contournés et sérieusement écornés par deux mesures phares du nouveau décret : l’accueil en surnombre porté à 120% et la création de jardins d’éveil sans aucun ratio d’encadrement. »

Ensuite, concernant la question des qualifications professionnelles, « la diminution du taux de professionnels les plus qualifiés porterait atteinte à la qualité d’accueil et, loin de profiter aux personnes titulaires de CAP petite enfance, les priverait de réelles perspectives de promotion professionnelle. »

Enfin, sur la question des créations de places et des moyens consacrés à l’accueil de la petite enfance, le collectif considère que « la création de 100 000 places en EAJE (ndlr : Etablissements d'accueil du jeune enfant) est en réalité un effet d’annonce du gouvernement visant à justifier « d’assouplir » le décret sur l’accueil collectif. »

Le coup de gueule des médecins généralistes

Des syndicats de médecins généralistes libéraux ont appelé leurs praticiens à fermer leur cabinet hier. Leurs revendications ? Ils souhaitent plus de moyens.

Le syndicat des médecins généralistes, MG France, a annoncé que la grève aurait été suivi entre 30% et 100% des concernés. Le ministère présente, quant à lui, un taux de 14% de cabinets totalement ou partiellement fermés.

Ils réclament, entre autres, une augmentation du tarif de la consultation.

Le choix de la date du 8 avril, pour appeler à un mouvement général, n’est pas l’objet du hasard. 

En effet, hier devait être rendue une décision très attendue par les médecins généralistes, puisque la Cour de cassation devait se prononcer sur une décision de justice autorisant certains praticiens à facturer leur consultation un euro de plus, soit 23 euros.

Le fondement de cette réclamation s’appuie, en partie, sur la reconnaissance du statut de spécialiste en médecine générale, mis en place en 2007. Or, le tarif plancher des spécialistes est de 23 euros.

Certains médecins reconnus comme spécialistes en médecine générale, ont alors facturé leur consultation à 23 euros, ce qui a entrainé des conflits avec les caisses d'assurance maladie, qui les ont menés devant les Tribunaux des affaires de sécurité sociale. Dans la majorité des cas ils n’ont pas obtenus gain de cause, sauf dans la Drôme où la Cour d’appel de Grenoble a rendu une décision en faveur de ces praticiens.

C’est sur cet arrêt que la Cour de cassation s’est prononcée hier après-midi.

Malheureusement pour cette partie du corps médical, la Cour a refusé qu’un généraliste puisse facturer une consultation au tarif plancher des spécialistes, soit 23 euros.

Elle a ainsi estimée qu’un médecin généraliste « n'exerçait pas, à titre exclusif une spécialité au sens des textes ».

Ce syndicat MG France continue, malgré tout, d’appeler les généralistes à facturer leur consultation 23 euros au lieu de 22 euros. Il a assuré poursuivre le combat « y compris, s'il le faut, devant la Cour européenne des droits de l'homme ».

Ce mois d’avril est placé sous le vent de la contestation. Les revendications de ses différents corps de métier se rejoignent pour réclamer, respectivement, plus de moyens.


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