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Euthanasie en Suisse : Vers une réglementation plus stricte du suicide assisté, non au tourisme de la mort !

Publié par Julie TROUPEL le 16/11/2010 | Lu 8895 fois | 4 réactions

L'Euthanasie en Suisse est punissable en principe, mais dans les faits une personne peut prêter son concours à une autre personne en détresse pour l'aider à se suicider, pourvu qu'elle ne soit pas guidée par des motifs « égoïstes ». C'est bien le terme « égoïste » que le législateur helvétien emploie pour règlementer l'euthanasie dans son pays. Ainsi, une personne n'ayant aucun intérêt au décès d'une autre, peut l'assister librement dans son suicide. C'est pourquoi, de plus en plus d'étrangers viennent s'éteindre aux pieds des montagnes suisses. Face à ce triste constat, la Suisse, refusant de développer « un tourisme de la mort », entend prochainement revoir le texte concernant l'euthanasie, datant du XIX siècle…

La Suisse : le cimetière des éléphants ?

Plus de vingt français, se rendent chaque année dans les cantons suisses pour se suicider en toute quiétude…

Les suicides en Suisse commis par des étrangers, non habitants dans le pays, seraient passés de 91 en 2003 à 132 en 2007, selon un rapport de l'Office fédéral de la justice et de la police en date de 2009.

D’après un article publié en 2008 sur rue89, profitant de la législation laxiste suisse en matière d’euthanasie,  des associations, telles qu’Exit et Dignitas, appâteraient l’étranger avec des « Kit euthanasie ». En effet, Dignitas fournirait à ses clients un sac en plastique et une bouteille d’Hélium, pour rejoindre leurs aïeuls dans l’au-delà. Un Kit de la mort donc rapide, efficace et indolore…

C’est en effet pour se laver des scandales qui ont éclaboussés la Suisse, dus à la pratique de l’euthanasie par les associations, que son gouvernement veut procéder à une refonte du texte en matière d’euthanasie.

Une réglementation laxiste en matière d’euthanasie

Tout comme en France, le fait d’abréger les souffrances d’une personne, même à sa demande, reste en Suisse un fait punissable qualifié d’homicide atténué. (Article 114 du Code pénal Suisse).

En revanche, l’assistance au suicide, si elle n’est pas gouvernée par un mobile égoïste et donc qu’elle sert le seul intérêt de la personne voulant se suicider, est quant à elle autorisée chez nos voisins les suisses. (Article 115 du Code ci-devant énoncé)

Par ailleurs, le code éthique de l'Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM) laisse à ses praticiens une grande marge de liberté en matière d’euthanasie, il autorise ainsi: « la renonciation à la mise en œuvre ou arrêt des mesures nécessaires au maintien de la vie » (euthanasie passive) et l'« administration de substance pour réduire les souffrances et dont les effets secondaires sont susceptibles de réduire la durée de survie ». (euthanasie indirecte active).  

L’euthanasie en France

Le fait de donner la mort à son patient, quel que soit sont état de volonté, est un crime punissable par le Code pénal. Le médecin euthanasiant son patient, peut être poursuivi, selon le cas pour « meurtre », « non assistance à personne en péril » ou « empoisonnement ».

En France, l’article 38 alinéa 2 du code de déontologie médical français interdit au médecin de provoquer délibérément la mort du malade, à défaut il s’expose à de graves sanctions disciplinaires, telle que l’interdiction provisoire d’exercer. Selon les termes du code susvisé : « le médecin doit accompagner le mourant jusqu'à ses derniers moments, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d'une vie qui prend fin, sauvegarder la vie du malade et réconforter son entourage. Il n'a pas le droit de provoquer délibérément la mort ».


 


Les derniers commentaires (4)
pmrb a écrit le 17/11/2010 à 07:25:18
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Les associations suisses (il y en a trois: EXIT, Ex International et Dignitas) ne pratiquent pas l'euthanasie comme vous l'affirmez mais l'aide au suicide. Il y a une différence entre les deux. L'euthanasie s'entend de l'administration par un tiers d'une substance qui provoque une mort douce. Dans le suicide, aidé ou non, c'est l'intéressé lui-même qui commet le geste provoquant la mort.

Pour votre information, Exit "n'appâte" pas les étrangers et refuse d'aider les étrangers à se suicider.

L'euthanasie en France se pratique largement mais clandestinement, à la discrétion du médecin ou de l'infirmière, parfois de la famille, sur la demande du patient ou sans son consentement, pour arrêter ses souffrances, pour libérer un lit d'hôpital ou de maison de retraite. Sans plus de scandale qu'en Suisse.
Du point de vue juridique, le suicide n'est plus réprimé en France depuis 1791 et par voie de conséquence l'aide au suicide ne l'est pas non plus (même si elle est mûe par un motif égoiste, d'ailleurs!!!!.....). La seule différence entre la Suisse de la France sur ce plan, c'est le code de déontologie médical qui tolère en Suisse que le médecin prescrive des médicaments destinés à procurer la mort alors que le code de déontologie des médecins français ne le tolère pas.
CLOCLO54 a écrit le 17/11/2010 à 12:57:31
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Par pitié, que la Suisse ne redevienne pas un pays aussi rétrograde que la France à cause d'une idéologie d'une autre époque et de lobbys religieux !
La loi Léonetti a instauré un « droit au laisser-mourir » mais pas une "aide à mourir" la seule différence entre ces traitements ce sont les mots employés !
Pour l'instant, cette loi n'est faite que pour protéger les médecins et non pour accéder à la demande des malades.
L'ADMD France demande que soit légalisée « l'aide à mourir » et non pas le « laisser-mourir » L'euthanasie se pratique tous les jours dans tous les hôpitaux de France, sur décision des médecins et non pas du malade. Quand il n'y a pas de cadre légal les dérives peuvent avoir lieu, aucun contrôle n'étant mis en place.
La France se dit « pays démocratique » et devrait donc, à ce titre, tenir compte du pourcentage élevé, 94 % de personnes qui réclament la modification de cette loi.
C'est un droit fondamental de chaque individu de décider pour lui-même.
Quand la France aura légaliser l'euthanasie nous n'auron plus besoin de demander cette aide cruciale à la Suisse, mais en attendant ce jour,ne nous enlevez pas notre dernière chance de mourir dignement !
Nous sommes des touristes de votre pays durant toute notre vie, ne nous empêchez pas d'être encore des touristes au moment le plus crucial de notre vie ! Merci d'avance !
aline utile a écrit le 03/10/2011 à 18:55:50
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depuis février je ne pense qu'à partir. TS au téralithe en août. je pense encore à partir mais voudrait le faire dans cadre ne mettant personne en danger. Victime d'abus sexuels, je souffre d'une bipolarité de forme résistante associée à des troubles borderline. pas d'enfants, invalide, plus d'envie, désir, trop de souffrance et de solitude. J'ai mérité le droit de partir en douceur, tranquillement
aline utile a écrit le 03/10/2011 à 18:57:38
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Aidez-moi à partir car personne ne peut plus me retenir ici. un psychiatre peut-il m'aider et où ?

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