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Enquête INSERM : le taux alarmant des suicides dans la police

Publié par Documentissime le 22/10/2010 | Lu 31945 fois | 10 réactions

« Le risque de suicide dans la police est supérieur de 36 % à celui du reste de la population » : les syndicats de la police peuvent se féliciter, la réalité des chiffres concernant le taux de suicide dans la police est enfin officiellement dévoilée. En effet, une étude de l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) concernant les taux de suicide au sein de la population policière, menée sur la période 2005-2009, a été publiée cet été. 559 policiers se seraient donné la mort entre 1998 et 2009. Cette enquête oblige la police nationale à réfléchir aux incidences du port de l'arme à feu, avec laquelle intervient la majorité des suicides au sein de cette population.

Le rapport de l’INSERM

Avec 40 à 55 suicides chaque année, la France monte sombrement sur la troisième marche du podium, concernant le taux de suicide dans la police en Occident.

Ce taux élevé concernerait surtout les jeunes policiers de moins de 36 ans, non préparés « au stress particulièrement intense » des métiers de la police.

L'agence d’informations spécialisées (AISG), après lecture du rapport de l’INSERM, s’est penchée elle aussi sur le taux important de suicides dans la police, et notamment chez les jeunes policiers.  

Le rapport de l’INSERM s’est concentré sur les suicides des policiers entre 2005 et 2009, mais dans les faits, en 2010 la pulsion suicidaire des policiers se poursuit…

Le lundi 4 octobre 2010 au matin, un policier de 29 ans s’est suicidé avec son arme de service dans les locaux de la police judiciaire du 1er arrondissement de Paris. Le même jour, au soir, une de ses collègues âgée de 37 ans, gardien de la paix à Montpellier, s’est également donné la mort à son domicile, avec son arme de service.

La question épineuse de l’arme à feu au domicile

Selon l’enquête de l’INSERM, environ 50% des policiers se suicident au moyen de leur arme de service.

La loi autorise le policier à emporter son arme avec lui à son domicile. Un policier doit en effet rester policier en toutes circonstances …

Jean-Pascal Stadler de l'Unité SGP-Police s’est interrogé sur la question du port de l’arme :

 «Le port de l'arme est une chose importante chez nous. Regardons ce qui se fait ailleurs, au Royaume-Uni, certains Bobbies ne portent pas de pistolet en service. »

En France, il est rare qu’un policier soit désarmé. C’est seulement de manière exceptionnelle, sur les recommandations d’un médecin, que le chef de service doit retirer une arme des mains d’un policier aux pulsions suicidaires.

Table ronde de la profession

Suite à l’enquête de l’INSERM, le vendredi 15 octobre 2010 une session spéciale du comité centrale d’hygiène et de la sécurité de la police nationale (CCHSPN) s'est réunie.

L’enquête avait d’ailleurs été sollicitée par les organisations syndicales et par l’Alliance Police nationale : ces derniers sont satisfaits d’avoir enfin une enquête et des chiffres, pour illustrer le problème du suicide dans leur profession.

Après analyse des résultats, le Directeur de la Police Nationale a proposé la création de 4 groupes de travail :

  • Coordination des différents services médicaux et sociaux avec la mise en place de cellules de veille sur l'ensemble du territoire.
  • Prise en compte des conduites à risques : addiction alcool et drogue.
  • Etude de la problématique de l'usage de l'arme de service dans les passages à l'acte.
  • Rôle de l'encadrement – Management

La profession va donc enfin pouvoir agir, elle qui regrettait que les suicides des policiers ne soient pas pris suffisamment au sérieux par les pouvoirs publics.

Les suicides des policiers n’intéressent personne ?

Selon une Chronique de France Info en date du 20 novembre 2009, le taux de suicide des policiers n’aurait pas été suffisamment mis en lumière.

La chronique indiquait que le taux de suicide dans la police était deux fois plus important que les suicides à France Télécom (16 pour 100 000 à France Télécom contre 35 pour 100 000 dans la police). Et pourtant, les journaux sont rares à traiter ce sujet en Une, contrairement aux affaires France Télécom qui font les gros titres…

France Info constatait en outre l’absence de statistiques en la matière, d’où l’importance de l’enquête de l’INSERM, publiée environ 6 mois après la parution de l’article.

Ce que dit la loi

Selon l’article 114-4 de l’arrêté du 6 juin 2006 portant Règlement général d'emploi de la police nationale, rien n’empêche en effet au policier de conserver son arme de service à son domicile.

« Les fonctionnaires actifs des services de la police nationale reçoivent en dotation une arme individuelle dont l'usage est assujetti aux règles de la légitime défense et aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

[..] des instructions émanant de l'autorité hiérarchique d'une direction, d'un service ou d'une unité précisent les conditions du port de l'arme et du gilet pare-balles lorsque le fonctionnaire de police se rend à son service ou en revient. Elles tiennent compte des situations personnelles ou matérielles spécifiques et, le cas échéant, de situations ponctuelles.

Lorsqu'il n'est pas en service, le fonctionnaire de police n'est autorisé à porter son arme que dans le ressort territorial où il exerce ses fonctions ou sur le trajet entre son domicile et son lieu de travail. Dans ce cas, l'utilisation de l'arme de service n'est légale qu'autant que le fonctionnaire de police accomplit, au moment de son usage ou de son exhibition, un acte de sa fonction ou rattachable à celle-ci.

L'arme est réintégrée à l'armurerie du service, avec les chargeurs et les munitions, lorsque le fonctionnaire de police bénéficie d'une interruption temporaire de service supérieure à celle du repos cyclique ou hebdomadaire.

[…] Le fonctionnaire de police est responsable, en tous temps, en tous lieux et en toutes circonstances, de la conservation de son arme individuelle, pour autant que celle-ci n'ait pas été déposée à l'armurerie ou en un lieu sécurisé de son service ou de son unité dans les conditions précitées. »


Les derniers commentaires (10)
sousbrigadier a écrit le 22/10/2010 à 11:16:49
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en tant que policier retraité, je suis en colère, car qui s'en soucie des "flics" qui se suicident?
personne.
c'est pas vendeur, l'état fait tout pour minimiser le problème, la hiérarchie est plus prompte à demander à faire du chiffre que de s'occuper de ses subalternes qui souffrent en silence.
et puis, on préfère dire que le travail n'a rien à voir.
dans ma carrière, je ne compte plus le nombre de collègues connus qui sont passés à l'acte.
je n'oublie pas également les centaines de collègues en congé longue durée pour dépression.
je suis passé par là en fin de carrière et j'ai quitté la police en ayant la "haine" c'est pour dire.
pourtant, bon "flic" des dizaines de félicitations, décoré pour acte de courage, etc...
mais, aucune considération de la hiérarchie directe.
quand aux syndicats, zéro pointé.
conséquence, le taux de suicide n'est pas près de baisser.
vu en plus le non soutien politique, métier de plus en plus stressant,etc...

d'ailleurs, certains envisagent même de quitter la boutique, c'est pour dire.
alors qu'à mon époque, on y faisait carrière, bien que fin des années 90, nous partions beaucoup en retraite par anticipation.
donc, si personne n'aime sa "police", qu'on ne soit pas surpris par ce taux élevé de suicides.
c'est pour dire, je ne sais pas si je referais ce métier pourtant si passionnant.
chercheur a écrit le 29/08/2011 à 16:12:57
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Bonjour,
Je suis à la recherche de ce rapport. Pourriez vous citer explicitement cette source ?
Merci
documentaliste a écrit le 31/08/2011 à 14:02:23
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je suis également à la recherche de ce rapport. Merci de collaborer à ma mission d'information dans le milieu de la recherche.
FabriceN a écrit le 25/09/2011 à 08:10:15
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« Le risque de suicide dans la police est supérieur de 36 % à celui du reste de la population [...] la réalité des chiffres concernant le taux de suicide dans la police est enfin officiellement dévoilée. »

Justement non, du moins tel que formulé ici, avec toujours le même écueil: cela n'a pas de sens de comparer une population essentiellement masculine de 20 à 55 ans à la population nationale entiere, jeunes, femmes et personnes agées comprises (qui se suicident moins en moyenne que les actifs hommes).
Ou bien cette enquête-ci comparait-elle autre chose ? merci de corriger, le cas échéant.
NB: dire ceci n'est aucunement nier la réalité des tensions et angoisses. Juste, que ce ne doit pas être une raison pour mésemployer les statistiques.
PATTOU61 a écrit le 25/09/2011 à 20:05:42
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ETANT MAMAN D UN GARDIEN DE LA PAIX DE 29 ANS QUI S EST SUICIDE LE 18 OCTOBRE 2008, JE NE PEUX QU ETRE EN COLERE CAR MON FILS A ETE REARMER QUE 14 JOURS APRES SA REPRISE , IL ETAIT EN GRAVE DEPPRESSION SEVERE DEPUIS LE MOIS DE JUIN SES SUPERIEURS ETAIENT AU COURANT , IL AVAIT ETE DESARMER EN JUILLET SUITE A PLUSIEURS TENTATIVES DE SUICIDES , MAIS VOILA IL SUFFIT D ARRIVER AVEC LE SOURIRE ET HABILLER CORRECTEMENT , VOUS VOILA GUERIT , ET VOUS REPARTEZ AVEC L AUTORISATION DE REPRENDRE VOTRE ARME ,LE VENDREDI SOIR VOUS RENTREZ CHEZ VOUS ET VOILA VOUS N AVEZ PLUS QU A VOUS SERVIR DE CETTE ARME RENDU SI RAPIDEMENT . ET LA TOUTE UNE FAMILLE VA VOUS PLEURER AVEC UNE SOUFFRANCE JOURNALIERE ET SANS FIN .
Prudent a écrit le 10/11/2011 à 00:14:22
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En tant que fonctionnaire de police, moi aussi, je pourrais en dire sur notre hiérarchie policière et leur manière de faire qui va à l'encontre du respect humain, ne respectant pas le code du travail et opprimant le fonctionnaire actif sur la voie publique par harcèlements moraux. Il faut avoir de l'ancienneté pour prendre du recul aux tensions internes et il faut vraiment savoir donner pour faire son travail, entre autre, aider et rassurer la population. Les représentants de syndicats police ne peuvent rien faire, sont inexistants, peut-être victimes de leur avancement qu'ils doivent protéger et aller dans le sens de leur dirigeant politiquement s'ils veulent être bien vus. De par le manque de personnel, du fait des suicides, des maladies, des blessures en services et des départs en retraites non remplacés, le policier prend des risques s'il intervient sur le terrain maintenant. Ces risques ne sont pas forcément dus à la délinquance, elle est du au manque de moyen en effectif pour bien faire le travail et, en plus, le policier dois faire des tâches supplémentaires pour alimenter les statistiques. A suivre…
Prudent a écrit le 10/11/2011 à 00:16:06
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Suite...
Ce qui va amener le policier à prendre des risques et de commettre des fautes qui seront sanctionnées par des bureaucrates peu scrupuleux. Pour se défendre, le policier doit se syndiquer par une association extérieure de celle de la police s'il ne veut pas se faire avoir. La moralité des policiers est au plus bas au point où, actuellement, chacun cherche à se faire muté dans des services en lieux surs, comme par exemple, centre de rétention administratif, dépôt de palais de justice, ...où les tâches se réduisent à de la surveillance.
Je cherche actuellement un journaliste qui pourra m'aider à faire un mémoire sur ce que j'ai vécu et dénoncer ce mal être des fonctionnaires du terrain. Comme le disait un collègue sous brigadier du dessus, policier reste un beau métier si le fonctionnaire est considéré par la hiérarchie. Je ne peux pas en dire plus sur ce site, mais je pense que ces quelques mots donneront réflexion à certains, tout en restant solidaire à mes collègues écœurés.
pattou61 a écrit le 26/12/2012 à 21:23:33
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Je reviens sur le message citer plus haut , ou mon fils DAVID s'est tirer une balle avec son arme , j'ai moi meme participer à l 'enquète de l 'IRSEM suite à mes courriers adresser au Président ? ministres de la justice , une chose est certaine ce sujet dérange et bien souvent il est cacher ,meme les émissions de télé contacter ne vous réponde pas sujet tabou . je me suis également trouver avec un commandant et un major qui je vous assure nous ont pas épargner avec leurs mensonges et leurs façons d'agir , je suis écoeurer de cette façon d'agir , je continu toujours à écrire , beaucoup de problème de santée font que celà me demande plus de temps , et se faire entendre ou meme trouver de l'aide c'est bien souvent chose impossible . Le suicide de mon fils à bien sur été mis sur le fait d'avoir des problèmes conjugaux , c'est tellement plus facile , alors pourquoi avoir mis un article dans le journal qui se sentait fautif à cette époque , ce commandant qui aprés nous à causer des soucis , ce major qui à menti et qui a meme eu le courage de nous remettre " la casquette " de notre fils alors que c'était la sienne , je lui ai fais un courrier le mois dernier , mais bien sur il n'a pas eu le courage de me répondre , une hiérarchie que se fichent des gardiens de la paix , et qui ne respecte pas la peine immense de sa famille . Je me pose vraiment la question
pattou61 a écrit le 26/12/2012 à 21:27:05
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SUITE : Je me pose vraiment la question , cette enquète va t -elle servir je suis rester 2 jours avec une spychologue à discuter , à dire comment DAVID avait été réarmer et dans quel circonstances , et surtout sans aucuns suivis de la part de la police , je cherche toujours cette aide qui n'arrive pas , en 2009 des ennuis de santée important m'ont empecher d'avancer plus vite , et , les traitements pour cette maladie tjrs présent fatiguent mais je n'ai pas envie de laisser il faut qu ont sachent ce manque d'interet que l'ont portent à la police , comment se passe le réarmement d'une personne en grave déprésion sévère et le manque de moyens apporter pour suivre ces personnes souffrant , il ne faut pas s'étonner de ce nombre horrible de policiers qui se suicident , aucuns suivis et surtout il ne faut pas compter sur la hiérachie , eux meme ne sont pas corrects , dire ce que je pense m'apportera peut-étre un jours des ennuis mais comme celà m'est égale une seule chose compte pour moi , faire entendre ce que j'ai à dire , que cesse tout ces suicides de gardien de la paix car leurs départs est pour nous les proches une douleurs journalières . Je fais refaire un courrier au ministre de la justice , bien sur il faudra quelques mois avant d'avoir une réponse qui encore une fois ne fera pas avancer les choses , mais qui sait un jour ........... Patricia
maman a écrit le 24/07/2013 à 19:46:37
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mon fils aussi à mis fin à ses jours je reste pour mes autres enfants mais ma vie est partie aussi avec lui!!!

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