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Didier Pourpardin : Le médecin rebelle devant le TASS cet après-midi

Publié par Documentissime le 08/09/2010 | Lu 7389 fois | 1 réaction

Didier Poupardin, médecin dans le Val-de-Marne est convoqué cet après-midi devant le TASS pour avoir violé des règles de prescription médicale. La caisse primaire d'assurance maladie de la région lui reproche de ne prescrire que dans la partie haute des ordonnances « bizone », soit celle qui concerne les médicaments remboursés à 100%. Cinquante et un patients atteints d'affections de longue durée sont concernés. Le Docteur Poupardin, prescripteur militant dénonce un rationnement des soins. Il est soutenu par de nombreux patients, généralistes et élus politiques.

Didier Poupardin est médecin généraliste depuis plus de trente ans dans un quartier populaire de Vitry-sur-Seine.

Il est convoqué ce mercredi après-midi devant le Tribunal aux affaires de sécurité sociale (TASS) du Val-de-Marne.

La Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) lui reproche de ne prescrire à ses patients atteints de maladies graves (affections de longue durée : ALD) que des médicaments remboursés à 100%.

La CPAM lui réclame donc plusieurs milliers d’euros pour indemniser son préjudice.

Les ordonnances « bizone »

Les ordonnances « bizone » existent depuis 1987. Les médecins doivent les utiliser pour les patients atteints d’affections de longue durée (ALD), soit pour trente maladies figurant dans un répertoire.

Ces ordonnances sont divisées en deux parties séparées par une ligne horizontale. La partie haute est réservée aux médicaments traitant la maladie, qui sont entièrement pris en charge par la sécurité sociale. Sur la partie basse doivent figurer les autres médicaments, dits « de confort », qui accompagnent le traitement principal et sont moins remboursés.

Le Docteur Poupardin ne remplissait lui que la partie haute de l’ordonnance, permettant ainsi à ses patients atteints de graves maladies, mais sans mutuelle, d’être remboursés à 100% pour l’intégralité de leur traitement.

La déontologie médicale face aux économies de la sécu ?

Les chiffres : 14% des personnes en France renonceraient à des soins pour des raisons financières d’après plusieurs enquêtes du Ministère de la santé.

Pour le Docteur Poupardin, c’est une question de déontologie. Même sans mutuelle, les patients atteints de maladies graves doivent être soignés. « L'ordonnance bizone est une machine de guerre. On peut discuter à l'infini de la place des médicaments. La réalité, c'est qu'on demande aux médecins de jouer le jeu pour faire des économies à la caisse d'assurance. Je refuse de rentrer dans cette logique» explique t-il.

Pour le médecin, l’ordonnance bizone conduit à « morceler le corps en pathologies à remboursement modulable. Le corps est un tout. (…) On ne soigne pas uniquement un organe ou une fonction, on soigne la personne humaine malade. »

Le Docteur Poupardin a annoncé qu’il continuerait à prescrire de la même manière. S’il est condamné, il a déjà prévenu qu’il ferait appel.

De nombreux élus (PC, PS, PG) du Val-de-Marne, de médecins et de patients soutiennent le généraliste militant.


Les derniers commentaires (1)
trape a écrit le 04/10/2010 à 10:14:08
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"Le beurre et l'argent du beurre"...En acceptant le conventionnement et l'assistance qu'il procure, aux médecins; le Dr.Poupardin accepte, de fait, le règlement de la SS, dans toute sa subjectivité. Si les "bizones" peuvent conduire à de la stupidité, médicalement parlant, elles sont le règlement et s'impose au médecin qui a signé. De toute façon, le conventionnement, par son aspect financier , ne peut conduire qu'à descendre les marches de la qualité médicale et c'est le choix qui a été fait depuis 1973, par la majorité des médecins, surtout les généralistes, qui veulent "avoir le beurre et l'argent du beurre". La qualité a un prix. Le Pr.Lortat Jacob, président du CO, avait été un visionnaire en n'étant pas favorable au conventionnement. Il est temps de dissocier l'activité médicale du remboursement.

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