Réforme des retraites : premier bilan après 10 jours de réflexion

Publié par Documentissime le 26/04/2010 | Lu 6958 fois | 0 réaction

Depuis le 12 avril, le Ministre du travail, Eric Woerth, rencontre les partenaires sociaux afin d'entreprendre une concertation au sujet des retraites. Ont notamment été reçus le MEDEF, la CGPME, la CGT et la CFDT ainsi que les syndicats de fonctionnaires. Petit bilan de ces 10 jours de réunion et aperçu des prochains RDV importants.Le Conseil d'orientation des retraites (COR) a remis à François Fillon son rapport sur les perspectives à long terme du système des retraites.

Le Conseil d'orientation des retraites (COR) a remis à François Fillon son rapport sur les perspectives à long terme du système des retraites. En réaction, le Premier ministre a déclaré que l'enjeu qu’ils allaient devoir relever n’était « pas un enjeu de droite ou de gauche », mais « un enjeu démographique ».

De son côté, le Ministre du travail, Eric Woerth a proposé aux chefs des dix principaux partis politiques de les rencontrer individuellement afin de discuter de leurs analyses et de leurs propositions sur la réforme des retraites.

Il a également tenu à rappeler l'attachement du Gouvernement au système de retraite par répartition, système qui constitue selon lui le « fondement de notre pacte social et de notre conception de la solidarité » et qu’il faut maintenir malgré la nécessité de la réforme.

Le ministre du Travail et le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, ont rencontré, cette semaine, les différentes fédérations de fonctionnaires (UNSA, FSU, CGC et CFDT). Ces dernières craignent une uniformisation du calcul de la pension de retraite entre le secteur privé et le secteur public, eu égard notamment aux projets prêtés au Gouvernement de remettre en cause le mode de calcul des retraites des fonctionnaires, basé sur les six derniers mois de salaires (les 25 meilleures années dans le privé).

Les entretiens se poursuivront avec les autres organisations syndicales de la Fonction publique (CGT, FO, Solidaires et CFTC) le 26 avril prochain et Eric Woerth présentera un premier « document d'orientation » concernant la réforme à la mi-mai. Pour l’heure, il a dénoncé, cette semaine, l’ambigüité du parti socialiste, considérant que Martine Aubry attendait les propositions du Gouvernement mais n’en faisait aucune. Il a également critiqué le fait que selon lui, le PS ne saisissait pas l’enjeu de la réforme.

Le parti de la majorité présidentielle s’est en effet exprimé, dans un communiqué, sur le silence du Parti socialiste au sujet des retraites. L’UMP considère que le PS « tente de masquer des divergences de vue » dans ses rangs. « En refusant d'annoncer les options envisagées aujourd'hui par la direction du PS face au creusement du déficit de l'assurance vieillesse, Martine Aubry tente visiblement de masquer les profondes divergences de vue qui se sont exprimées récemment au PS face au levier de l'allongement de la durée de cotisation », commente Arnaud ROBINET, Secrétaire national en charge de l'évolution démographique et de la réforme des retraites.

Les socialistes ont alors répliqué dans la presse, rappelant notamment les points sur lesquels ils réfléchissaient, à savoir l’abolition des privilèges fiscaux et la surtaxe de 10% de l'impôt sur les sociétés pour les banques. Ce à quoi, Eric Woerth, a répondu : « Si vous voulez régler le problème des retraites par la fiscalité, alors il faut doubler l'impôt sur le revenu, doubler l'impôt sur les sociétés (...) ce ne sont pas des petits enjeux, ils sont impossibles, parce que là, vous effondrez la société française ».

Suite aux entrevues entre le Ministre du Travail et les syndicats, le secrétaire général de Force Ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a dénoncé des prévisions qui « font peur aux gens », en référence aux derniers chiffres et à la campagne officielle de communication.

La CGT et la CFTDT réfléchissent à une position commune face au Gouvernement, estimant que le choix d’une journée de grève proposé par FO n’est pas la solution idéale.

Côté patronat, Laurence Parisot, a fait part des interrogations du Conseil exécutif du MEDEF, au regard des hypothèses de chômage et de productivité retenue.