Universités : des diplômes c'est bien, du travail c'est mieux !

Publié par Julie TROUPEL le 18/10/2010 | Lu 6665 fois | 0 réaction

Le Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche vient de publier sur son site une enquête nationale d'insertion professionnelle des diplômés de Master à l'université. Les résultats de l'enquête donnent les taux d'insertion par université, par discipline et par grand domaine, soit : Droit-Economie-Gestion, Lettres-Langues et Arts, Sciences humaines et sociales, et Sciences, Technologies et Santé. Valérie Pécresse s'est exprimée vendredi dernier dans le journal le Figaro à propos de ce classement inédit des universités. L'insertion professionnelle est la nouvelle mission des universités, avait-elle alors affirmé.

Classement des universités : l’insertion professionnelle la plus rapide

Pour la ministre, Valérie Pécresse, « c'est une vraie révolution des mentalités ! » : depuis la loi n° 2007-1199 du 10 août 2007 sur l'autonomie des universités, dite loi « Pécresse », une des nouvelles missions de la formation universitaire est l’insertion professionnelle et l’orientation.

Avant cette loi, l’université se cantonnait à la délivrance des diplômes, sans plus se préoccuper du devenir, sur le marché du travail, de ses étudiants.

Aujourd’hui, ce classement national inédit appelle les universités à garantir au mieux l’insertion professionnelle.

Ce classement sera utile aux familles et aux étudiants, qui pourront s’orienter à l’université en prenant compte des taux d’insertion sur le marché du travail.   

L’enquête a vu le jour avec la collaboration des universités qui ont enquêté sur l'insertion professionnelle de leurs étudiants, trente mois après l'obtention de leur diplôme.

Elle a démarré en décembre 2009 et s’applique aux 90 000 étudiants sortis en juin 2007 avec un DUT, une licence professionnelle ou un master.

Les résultats de l’enquête publiés portent uniquement sur les étudiants ayant un Master.

2 ans et demi : délai raisonnable entre la sortie de l’université et l’entrée sur le marché du travail ?

Dans le contexte de la crise de l’emploi, pour Valérie Pécresse, ce délai n’est pas excessif …

Elle a rappelé au journal le Figaro que l’enquête avait été difficile à mener et la tâche ardue pour les universités : « C'est un travail extrêmement lourd et complexe pour les universités car, à la différence des grandes écoles, elles ne disposent pas encore toutes d'annuaires des anciens élèves. Le ministère les a d'ailleurs aidées financièrement pour la collecte de l'information. »


 

L’enquête apporte des indications non seulement sur l’insertion professionnelle, mais aussi sur :

  • le niveau de recrutement,
  • le statut de l'employeur (fonction publique, entreprise privée...)
  • la part des contrats à durée indéterminée.

Une future indication sur les salaires est également promise par Valérie Pécresse.

Décrocher un travail serait facile avec un diplôme universitaire de niveau Master

Les résultats de l’enquête sont satisfaisants, avec un taux global d'insertion de 91,4 %, et Valérie Pécresse s’en félicite : « Ce sont des taux presque comparables à ceux des grandes écoles ».

A la lecture de l’enquête, on peut s’apercevoir également que deux diplômés sur trois de Master sont recrutés par des entreprises privées.

Les universités de proximité affichent également un bon score, les étudiants sortant des facultés comme Pau, La Rochelle, Chambéry, Angers, trouvant facilement du travail.

Au demeurant, selon l’enquête, non seulement les étudiants universitaires trouvent rapidement du travail, mais ils peuvent également se targuer de trouver un emploi stable.

En effet, les deux tiers des diplômés de master trouveraient un emploi à durée indéterminée.

Mais cette enquête reflète-t-elle la réalité du marché ?

Histoire géo et biologie : les mauvais élèves ?

Selon l’enquête, les résultats en biologie et en Histoire Géographie sont très inférieurs à la moyenne.

Valérie Pécresse explique ces résultats par le fait que ces enseignements sont trop « théoriques et éloignées des préoccupations professionnelles. ». Elle préconise alors, à l’image des universités anglaises ou allemandes, d’ajouter des matières à la formation en biologie et en histoire géographie : « personnellement, je crois beaucoup aux bi-diplômes. Si l'on ajoutait de l'anglais, des technologies de l'information, du droit ou de la gestion, les diplômés en histoire pourraient plus facilement trouver à être embauché ».  

La psychologie, qui traîne pourtant depuis longtemps une mauvaise réputation, affiche, quant à elle, d’excellents résultats.

La volonté des pouvoirs publics de « booster » les universités françaises

Avant la publication de cette enquête, ci-devant décrite, l’avenir des universités françaises était déjà au cœur des débats.

En 2009, au cours d'une conférence à l'Elysée sur les priorités du Grand emprunt, en décembre dernier, Nicolas Sarkozy avait annoncé qu'un milliard d'euros serait investi dans la création d’un « gigantesque campus » universitaire à Saclay (Essonne).

L’objectif est fort simple : « nous voulons les meilleures université du monde », avait déclaré le chef de l’Etat en 2009 …