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Simone Veil, rare représentante d'une discrète espèce : la femme d'influence

Publié par Documentissime le 20/04/2010 | Lu 7570 fois | 0 réaction

Simone Veil a fait hier, jeudi 18 mars 2010, son entrée à l'Académie française. Cette femme au parcours hors du commun continue de révéler son exception. Rescapée des camps de concentration, magistrate puis ministre, elle est celle qui a libéré les femmes de l'oppression anti-avortement. A ce sujet, par des termes élogieux, Jean d'Ormesson a déclaré que l'adoption de cette loi fut une victoire historique unissant à jamais le nom de Simone Veil au tableau d'honneur de la lutte ardente dans le monde contemporain pour la dignité de la femme.

Ainsi est-elle devenue la sixième "immortelle" de l’institution. Par cette élection, elle joint son nom à ceux d’Hélène Carrère d'Encausse, de Marguerite Yourcenar, de Jacqueline de Romilly, de Florence Delay et d’Assia Djebar.

 

Une faible parité au sein de l’Académie française

L’institution académique compte, aujourd’hui, et depuis sa fondation 719 membres. Seuls six sont des femmes. Le calcul est rapide. Leur représentation féminine, depuis 1635, n’atteint même pas le pourcent.

Notre société a certes évolué depuis le 17ème siècle, puisque les femmes y sont « admises » depuis 1980. Ainsi, Marguerite Yourcenar fut la première femme académicienne élue.

Cependant, l’institution se compose de 40 membres dont, depuis quelques heures, seuls 5 sont de sexe féminin. Nous sommes donc encore loin de la parité si chère à notre époque.

Néanmoins, le gardien de notre langue française n’est pas l’unique coupable. A ce sujet, l'ancienne Ministre de la santé a eu l’occasion de faire partager sa déception sur le fait qu’une seule femme siège actuellement au Conseil constitutionnel. Pour rappel, l’institution est actuellement composée de 11 membres.

L’opération mathématique reste malheureusement toujours aussi simple que précédemment, et son résultat navrant. Si la femme a une place au sommet de notre société, doit-elle rester aussi discrète que possible.

 

La discrète présence féminine

Le constat ne s’arrête malencontreusement pas à celui de l’Académie française et du Conseil constitutionnel. Notre pays a appris avec les années à compter les femmes au rang des décideurs, mais toujours dans une parfaite modération. Une journée internationale lui a même spécialement été dédiée. Mais les honneurs s’arrêtent ici. Le monde reste dirigé par l’hégémonie masculine.

La vie politique et celle du monde du travail regorgent d’exemples. Et si à ce jeu la France n’obtient pas la palme de la médiocrité, elle est loin de pouvoir être fière.

Les pays nordiques réputés pour être avant-gardistes en la matière ne sont pas les seuls bons élèves.

En effet, selon une étude de l’INSEE, au 31 octobre 2009, le pourcentage de femmes en France élues au parlement est de 18%. Pour comparaison, avec 56% de femmes députées au Parlement, le Rwanda peut se targuer d’avoir la plus forte représentation féminine au monde. La Suède, l’Afrique du Sud, Cuba, l’Argentine, la Finlande, les Pays-Bas, le Danemark, l’Espagne, la Belgique font partie avec le Rwanda du top 10.

Dans son étude, l’INSEE chiffre à 19% la moyenne mondiale des femmes élues. La France est à 18%.

Par comparaison, en début de semaine dernière, une loi établissant un quota de femmes au Parlement fédéral ainsi que dans les assemblées législatives des Etats a été votée en Inde. Malgré des débats houleux, le projet a été adopté à une large majorité.

Par cette loi, doit être octroyé aux femmes un tiers des sièges au Lok Sabha, la chambre basse du Parlement indien. Leur nombre devrait passer de 59 à 181, sur un total de 545 sièges.

D'après le rapport 2009 du Forum économique mondial, l'Inde figure au 114ème rang du classement de l'égalité entre sexes.

Malgré cela, le pays des droits de l’homme est encore loin de présenter un tiers de femmes à son Parlement.

 

Une répercussion au niveau social

La vie politique française donne un exemple qui est religieusement suivi par le monde du travail.

En 2007, selon le Conseil économique et social, seulement 7% des postes de dirigeants étaient occupés par des femmes.

Le montant des salaires n’est pas en reste puisqu’une dirigeante de société gagne en moyenne un tiers de moins que son homologue masculin.

Si, depuis 20 ans, la parité entre les hommes et les femmes ne cessent de progresser, des événements comme celui d’hier nous rappellent que nous sommes loin de voir ce travail abouti…

De nombreux efforts restent encore à accomplir.


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