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Publié par Anne EMONET CHABUT le 03/10/2013 - Dans le thème :

Santé et organismes sociaux

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Je souhaitais, il y a deux jours,  saluer la mise en service du site:

www.base-données-publique.médicaments.gouv.fr.

J'avoue préférer la base de données interne à l'AFSSAPS défunte et nouvelle ANSM mais reconnais volontiers que ce lien permet d'accèder aux informations de la HAS sur le service médical rendu par un médicament ( cad , grossièrement , contre un placébo) et, dans quelques cas, à l'ASMR ( Amélioration du service médical rendu, cad, en quoi le médicament, nouveau, car pour les anciens cela bouge peu, apporte un progrès par rapport aux médicaments déjà sur le marché). Ce sont , naturellement, ces indicateurs-ci qui conditionnent les taux de remboursement par la Sécurité Sociale, il n'est donc en rien inutile de disposer, produit par produit, de cette fiche signalétique globale.

Ce d'autant que l'idée de délivrance de médicaments à l'unité semble avancer aujourd'hui.

Pour ma part, je ne crois pas que les médecins négligent le packaging initial des médicaments qu'ils ordonnent ( ordonnance...). Je doute  donc que le risque qu'un patient quitte une pharmacie sans notice pour cause de déconditionnement du médicament, soit grand. Toujours est-il que le patient pourra retrouver sur ce site, l'information sur son produit.

Toute l'information? Non, juste les dernières mises à jour, raison pour laquelle je préfère la base de données de l'ANSM où l'on peut la chercher, suivant l'époque de la prescription.

Je suis d'un naturel joueur et ai voulu expérimenter en quoi ce site constituerait une véritable révolution dans l'information du patient.

Pour ce faire, j'ai choisi deux médicaments ( un antiépileptique et un traitement contre l'acné / contraceptif) parce que sur ces deux-là, je disposais, mais il y en a d'autres, de la certitude suivante: le laboratoire qui a inventé la molécule dispose d'une filiale qui la vend sous forme de générique.

Cela donne:

Depakine 500/ valproate de sodium 500

Diane 35 / cyproterone ethinylestradiol.

Pourquoi avoir choisi pareil angle de vérification?

C'est simple: en prenant le titulaire de la molécule princeps ( cad l'inventeur, le premier qui l'a mis sur le marché) confondable ( ce sont des sociétés soeurs) avec le génériqueur, je pense réellement vraisemblable que le fabricant de la molécule ( une usine) soit identique dans les deux cas.

Premier constat, qui n'en est plus un: depuis quelques années, les notices sont passées du format A4 au format A3. Sur papier recyclé , ou cela viendra.

Première surprise: la réactualisation des notices des génériques est antérieure de plus d'un an à la réactualisation des notices des molécules princeps. Naïvement, je pensais que toute modification de l'autorisation de mise sur le marché, soit l'AMM qui comprend le volet notice patient, du princeps impactait immédiatement les génériques, ce d'autant que les procédures sont conduites à l'égard de tous les laboratoires.

J'ai dû louper une marche...

Deuxième surprise, liée à la première: elles sont différentes. Je ne fais naturellement pas ici référence à de simples disparités de typographie, de mise en page ou que sais-je.

Il n'existe donc pas d'harmonisation de l'"information patient" pour le moment.

Par exemple, pour Diane 35, la notice fait bien référence à l'allusion contenue dans le RCP ( à destination des médecins) depuis la quasi origine, soit, certes un volet de traitement contre l'acné Mais bien avec des propriétés contraceptives alors même que le même médicament dès lors qu'il est "génériqué" par le même groupe ne vise effectivement plus que le traitement de l'acné ( chapite Indications thérapeutiques)...

Autant dire que dans ce cas , les plaignantes vont devoir porter une attention toute particulière à leur ordonnance et à la preuve de délivrance en pharmacie...

Aussi, je maintiens mes recommandations car la nouvelle base de données éclaire étrangement certaines affaires:

il faut conserver

1. l'ordonnance de son médecin,

2. la preuve de la délivrance par le pharmacien ( ce qui est de plus en plus compliqué),

3. la compilation des notices distinctes selon qu'on se soit vu délivrer un princeps ou un générique en fonction d'une ordonnance comportant un substituable ou pas....

Tout ceci apparaît ubuesque.

Il faudrait donc compliler l'ensemble de ces documents pour espérer savoir ce qu'il est important de connaître sur le médicament que l'on prend?!

Dans cette grande débauche de soit-diant transparence au profit du patient, j'attends donc encore le jour où:

- si générique et princeps sont interchangables, des informations parfaitement alignées seront communiquées au patient,

- l'ANSM entrera dans sa base de données toutes les modifications d'informations, et leur date, demandées par les laboratoires auxquelles elle n'a pas donné suite.

A ce rythme-ci, je prends les paris: le format de la notice sera toujours en A3. En revanche, je ne désespère pas que les informations qui y figureront seront de bien meilleure qualité.


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