Retraites : blocage des dépôts de carburant et pénurie d'essence

Publié par Documentissime le 18/10/2010 | Lu 8357 fois | 0 réaction

A la veille de la prochaine journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, mardi 19 octobre, le mouvement social se durcit. Les syndicats ont annoncé ne pas simplement faire le pont entre deux journées de manifestations mais vouloir aller « jusqu'au bout ». Le premier Ministre, François Fillon a, quant à lui, affirmé que la réforme irait « à son terme ». L'examen du texte de la réforme sur les retraites devait s'achever mercredi au Sénat, il pourrait se prolonger un peu plus longtemps. Le point sur les blocages des dépôts de carburant et la pénurie d'essence à la pompe.

Blocages

La mobilisation contre la réforme des retraites actuellement au Sénat se durcit ce lundi.

Les dépôts pétroliers de Basse-Normandie, à Caen et Ouistreham, de Saint-Pierre-des-Corps, et de Brest sont de nouveau bloqués.

Au Mans (Sarthe), la zone industrielle sud est barricadée depuis hier soir. L'accès au dépôt pétrolier est totalement interrompu.

A Lorient (Morbihan), des manifestants stoppent les automobilistes à un rond-point donnant accès à la zone portuaire.

Dans l'Hérault, le dépôt de carburant de Frontignan, est immobilisé par des cheminots et des routiers.

Le terminal pétrolier de Port-la-Nouvelle (Aude) est également bloqué.

Le terminal pétrolier de Fos-Lavéra, près de Marseille, a fêté sa troisième semaine de grève. 61 navires dont 47 pétroliers y sont immobilisés.

A la raffinerie de Grandpuits en Seine-Marne, où le préfet a ordonné par arrêté la réquisition de personnel, les grévistes ont incendié des pneus. La réquisition porte sur « la partie expédition », qui « envoie les produits de la gare routière vers l'extérieur. La raffinerie est à l'arrêt, donc cela permet simplement d'utiliser les stocks », a indiqué sur ce point l'Union des Industries pétrolières.

Les douze raffineries françaises sont perturbées par des mouvements sociaux.

Pour le coordonnateur CGT du groupe Total, le but des grévistes est d'aller « jusqu'au bout ». « On est parti et on ne s'arrêtera pas. On n'a pas arrêté 12 raffineries pour faire un baroud d'honneur jusqu'à la journée du 19. On va continuer jusqu'à ce que le gouvernement retire son projet de loi. Le mouvement va s'accentuer et s'étendre ».

Et pendant ce temps-là, à la pompe…

Plus d'un millier de stations-services seraient en rupture de stock.

Samedi, les Français se sont précipités sur les stations service pour faire le plein.

Les industriels auraient désormais « les moyens de livrer les stations-service de façon quasi-normale » car « l'accès aux dépôts est libre ». La menace d'une pénurie s’éloignerait.

« Pas de pénurie d’essence »

Hier, le gouvernement a assuré qu'il n'y aurait pas de pénurie d'essence. Brice Hotefeux a promis que le gouvernement ferait « débloquer les dépôts » pétroliers.

Sur TF1 François Fillon s’est adressé aux protestataires : « Le droit de grève, ce n'est pas le droit d'empêcher l'accès à un dépôt de carburant, ça, c'est une action illégale. Je ne laisserai pas bloquer notre pays. » Il a affirmé que la réforme sur les retraites irait « à son terme » au Sénat.

L’examen du texte au Sénat devait s’achever mercredi mais il pourrait être repoussé de quelques jours.

Luc Chatel, le porte parole du gouvernement, en a appelé samedi soir sur France 2 à la « responsabilité » des grévistes qui bloquent raffineries. Il s’est adressé aux français : « je vous affirme qu'il n'y a pas de pénurie, nous n'avons pas de problème d'approvisionnement ». Il a ajouté que « la seule chose qui puisse impacter, ce sont les achats de précaution ». En effet, face au risque de pénurie d’essence, ce week-end les français se sont jetés sur les pompes, pour faire le plein et remplir des bidons pour faire des réserves. Ce qui a augmenté considérablement les ventes et accru la pénurie dans certaines régions.

Le secrétaire d'État aux Transports Dominique Bussereau a assuré que le risque de pénurie de carburant à l'aéroport de Roissy n'était plus d'actualité.

La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a annoncé des contrôles des prix pratiqués en cette période de pénurie par les stations essence et de possibles sanctions contre les « abus ».