OGM : Monsanto condamné à une amende de 2,5 millions de dollars

Publié par Clément STIEVET le 12/07/2010 | Lu 6375 fois | 0 réaction

Le géant américain Monsanto a été condamné à payer la somme de 2,5 millions de dollars, l'équivalent de 1,98 million d'euros, pour avoir vendu sans autorisation du coton OGM. Cette pénalité administrative a été obtenue par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) en application de la loi de 1947 sur les insecticides, les fongicides et les produits anti-rongeurs. Cette condamnation se révèle être un véritable espoir pour les anti-OGM qui espèrent y voir un tournant de l'administration américaine face à des cultures longtemps considérées comme incontournables.

Selon l’Agence de protection de l'environnement (EPA), la firme agro-chimique a violé la législation lui interdisant de vendre des cotons génétiquement modifiés dans certaines régions du Texas.

En effet, les cotons Monsanto Bollgard et Bollgard II, génétiquement modifiés pour résister aux insectes, ont été vendus entre 2002 et 2007 sans respecter les mises en garde sur les étiquettes et dans les manuels d'utilisation, selon l'administration américaine. Une violation qui s’est répétée 1 700 fois.

La firme américaine a déjà fait savoir qu’elle s’acquittera de l’amende. Quant à l’EPA, elle s’est félicitée de cet avertissement adressée aux entreprises ; elles « doivent comprendre que nous prenons ces violations au sérieux » a indiqué Cynthia Giles, l'administratrice adjointe de l'EPA, chargée de l'application de la législation.

Aujourd’hui, Monsanto a modifié ses présentations dans le cas du produit Bollgard II et, en 2008, l'EPA a levé l'interdiction de planter des graines de cette variété dans les comtés texans incriminés.

Interrogé par Rue 89, Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l'environnement, a indiqué voir dans cette décision une «  modification des rapports entre l'administration américaine et cette société-là ». Il s’agirait peut-être d’un des effets de « la marée noire de BP et la perte de confiance dans la parole de ces grandes sociétés » selon l’avocat.

Un coup de pied dans la fourmilière pour Monsanto sans cesse accusé de commercialiser des produits sans aucune précaution quant aux risques irréversibles pour l'environnement, la santé et la biodiversité.