Manifestations, dégradations : la justice sévit, les jeunes casseurs se retrouvent en prison

Publié par Documentissime le 22/10/2010 | Lu 7986 fois | 0 réaction

«Ce ne sont pas les casseurs qui auront le dernier mot dans une démocratie, dans une République», avait annoncé le chef de l'Etat au cours d'un déplacement en Eure-et-Loir à propos notamment des violentes manifestations à Lyon et à Nanterre, sur le fond de la grève suite à la réforme des retraites. La magistrature semble avoir entendu le message du Président de la République en prononçant des peines sévères à l'encontre des casseurs en marge de la manifestation, allant jusqu'à trois mois de prison ferme.

Dans un récent article sur Documentissime, nous faisions part des risques de sanctions que pouvaient encourir les casseurs, pouvant aller de 3750 à 45 000 euros d’amende et d’une peine d’intérêt général à trois ans d’emprisonnement.

Les sanctions sont tombées …

Comme l’avait prévenu Nicolas Sarkozy, les casseurs ont été « arrêtés, retrouvés et punis sans aucune faiblesse ».

Jugés en comparution immédiate devant les tribunaux correctionnels, les casseurs vont certainement regretter de s’être laissé entrainer par les débordements.

Pour exemple :

  • Mardi, le tribunal correctionnel de Nanterre a prononcé une peine de 8 mois de prison dont 2 mois fermes, avec mandat de dépôt, à l’encontre d’un jeune homme au casier judiciaire vierge.
  • Le même jour, le Tribunal correctionnel de Lyon a prononcé à l’encontre de six jeunes casseurs des peines allant jusqu’à trois mois de prison ferme.
  • Onze jeunes de 18 à 27 ans et une fille de 18 ans attendent encore leurs peines après avoir comparu pour «violences contre personne dépositaire de l'autorité publique», «vols» ou «dégradations».
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Selon le ministère de l'Intérieur, il y a eu 2 257 interpellations dont 1 677 gardes à vue depuis le 12 octobre.

Pour rappel, la comparution immédiate est une procédure qui permet de faire juger dans un délai quasi immédiat, une personne à la suite de sa garde à vue. Elle répond aux conditions suivantes :

  • Les preuves réunies doivent être suffisantes pour que l’affaire soit en état d’être jugée
  • La peine d'emprisonnement encourue doit être au moins égale à deux ans ou supérieure à six mois, en cas de délit flagrant. (en l’espèce, les casseurs relèvent de la flagrance)

Le prévenu ne peut être mineur