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La justice donne raison à Christine Pujol : nouvelles élections en vue à l'UMIH

Publié par Documentissime le 20/04/2010 | Lu 6788 fois | 0 réaction

Christine Pujol, ancienne présidente de l'UMIH, l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie, a occupé son bureau du 11 au 19 mars 2010 estimant en avoir été évincée, de façon irrégulière en novembre dernier. La nouvelle direction avait saisi le Tribunal de grande instance de Paris en référé afin qu'une ordonnance d'expulsion soit délivrée mais la justice a donné raison à Christine Pujol le 19 mars. L'occupation pendant 10 jours des locaux par celle-ci n'a en effet pas été jugée comme constitutive d'un trouble illicite et les juges ont ordonné que de nouvelles élections se tiennent afin d'élire la présidence du syndicat.

L'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) est le principal syndicat français représentant les cafetiers, restaurateurs, cuisiniers étoilés, hôteliers, hôteliers-restaurateurs qu'ils soient indépendants, de chaînes volontaires ou intégrées, sans oublier les acteurs du monde de la nuit.

Christine Pujol en était la présidente depuis septembre 2008 lorsque le 24 novembre dernier, une assemblée générale extraordinaire a désigné André Daguin comme son successeur provisoire. Elle a toujours contesté cette désignation et avait même mis au défi André Daguin de « faire valider le putsch » réalisé lors du congrès, ce dernier ayant en effet annoncé avoir repris la tête du syndicat « par intérim » à la suite d’un vote en marge de la réunion officielle de l’UMIH.

André Daguin avait assuré à la fin de l’année 2009 qu’il ne s'agissait pas d'un duel entre Christine Pujol et lui. « Le conseil de surveillance de l'UMIH a trois mois pour organiser de nouvelles élections. Je ne serai pas candidat ». La vice-présidente de l'UMIH, Danièle Deleval, avait confirmé que la querelle n'était en aucun cas une question de personnes mais résultait d’un problème de management. Les critiques à l’égard de la présidente visaient alors son manque de charisme et sa mauvaise gestion du dossier TVA.

Le conflit s’est prolongé et le 11 mars 2010, Christine Pujol a décidé de s’enfermer dans son bureau en signe de résistance. La Direction ne souhaitant pas la laisser ainsi occuper les locaux a saisi le Tribunal de grande instance de Paris afin de voir juger cette occupation comme constitutive d’un trouble manifestement illicite justifiant une expulsion.

Le 12 mars, l’ex-présidente a également déposé une plainte pour harcèlement. L’objet de cette plainte était notamment de contester les agissements intolérables dont elle estimait avoir fait l'objet.

Le 15 mars, des élections se sont déroulées au sein du syndicat malgré l’opposition de Christine Pujol. Messieurs Roland HEGUY et Hervé BECAM ont été désignés en qualité de président et vice-président de l’UMIH avec 80,2% des voix.

Christine Pujol a évidemment contesté ces résultats se considérant comme la présidente légitime du syndicat hôtelier. Pour elle, « l'élu n'a pas plus de légitimité que le président intérimaire ». Certains adhérents l’ont soutenu dans sa démarche estimant que le droit n’était pas respecté.

Le dernier rebondissement dans cette affaire procède de la décision du 19 mars 2010. Le Tribunal de grande instance de Paris a rejeté la demande d’expulsion de la nouvelle direction et demandé qu’un administrateur judiciaire soit désigné afin d'organiser de nouvelles élections et de mettre un terme au conflit.

L’occupation de son bureau par Christine Pujol n’a pas été considérée comme un trouble manifestement illicite justifiant une procédure d’expulsion. La justice a donc tranché en faveur de l’ancienne présidente. Son éviction en novembre dernier a d’ailleurs été jugée manifestement irrégulière en raison notamment des circonstances dans lesquelles elle s’est réalisée.

Se fondant sur l'article 21 des statuts de l'UMIH qui prévoit la possibilité de convoquer une assemblée générale extraordinaire et visant le contexte qui précéda celle organisée à Nantes en novembre 2009, le Tribunal de grande instance de Paris a jugé que « la révocation de Mme Pujol après l'assemblée générale extraordinaire du 24 novembre 2009, manifestement convoquée de façon irrégulière, ne saurait lui être juridiquement opposable, alors même que sa légitimité paraît très sérieusement remise en cause ».

Une assemblée générale doit en principe être organisée par la présidence de l'UMIH, or le vote avait eu lieu en marge du congrès et de manière informelle.

Nouveau coup dur pour la direction de l’UMIH, la justice a également ordonné l’expulsion des vigiles chargés de la surveillance du bureau de Christine Pujol.

Christine Pujol a quitté son bureau ce vendredi 19 mars 2010 à la suite de l’ordonnance du tribunal allant dans son sens. Le nouveau président du syndicat a pris acte de cette décision et précisé qu’il n’interjetterait pas appel.


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