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La Grèce en Faillite : retour sur une semaine mouvementée

Publié par Documentissime le 16/05/2010 | Lu 6507 fois | 0 réaction

La Grèce connaît actuellement une période difficile, touchée par une crise financière sans précédent. Le montant de sa dette s'élève à 115,1% de son PIB. Le plan d'aide internationale, en négociation avec le FMI (Fonds monétaire international) devrait être finalisé d'ici dimanche. D'après un sondage BVA pour Canal +, 60% des français sont favorables à une aide à la Grèce.

Une situation financière catastrophique

La Grèce compte 11,2 millions d’habitants et un PIB national de 240 milliards d’euros en 2009. La dette du pays représente 115,1% du PIB, contre 76,8% pour le Portugal et 64% en Irlande, à titre de comparaison. Le déficit au titre de l’année 2009 pourrait même atteindre 14% du PIB alors qu’il était jusqu’alors estimé à 13,6%.

Selon les économistes de Natixis, le pays aurait besoin de près de 40 milliards d'euros pour les trois prochaines années (130 milliards au total d’ici 2012). Il s’agit uniquement d’estimations, la situation en Grèce pouvant évoluer d’ici là, en fonction de la croissance, des recettes fiscales et de la réussite ou non du plan de rigueur.

Le 28 avril 2010, le taux des obligations grecques à 10 ans a passé la barre des 11%. En fin de matinée, les taux longs grecs ont même atteint 11,142% alors que la veille, ils se situaient aux alentours de 9,730%.

Les taux courts (à deux ans), qui se situent habituellement à un niveau inférieur aux taux longs, ont atteint 18% à la même date (15% le 27 avril au soir).

Cette inversion de la courbe des taux obligataires met en évidence les inquiétudes sur un risque de défaut du pays à très court terme.

L'Union européenne et le FMI, réunis afin de discuter du montant de l’aide accordée à la Grèce, ont sollicité du gouvernement grec, une réduction du déficit public de 10 points en 2 ans.

Pour l’heure, la Grèce doit rembourser un prêt de 9 milliards d'euros qui arrive à échéance le 19 mai prochain.

 

Le rôle des agences de notation

Standard & Poor’s, Fitch et Moody's, les trois principales agences de notation financière, sont chargées d’apprécier la solvabilité des Etats et des entreprises ainsi que leur risque de non-remboursement.

Leur mission consiste donc à noter les Etats à l’aide d’une échelle de notation, variables selon l’agence et à fournir un avis sur les perspectives de notation. Concernant la Grèce, ces trois agences ont noté la qualité de la dette du pays, à court et à long termes.

Le 27 avril 2010, l’agence Standard's and Poor's a inclus la Grèce dans la catégorie des investissements dits « spéculatifs », c’est-à-dire à risques.

La note de la Grèce est en effet passée de BBB+ à BB+,  AAA étant la note la plus élevée. La France et les Etats-Unis sont notés AAA par exemple. En revanche, D est la moins bonne note et la Grèce s’en rapproche même si elle en est encore loin.

La nouvelle note de BB+ attribuée au pays laisse entendre qu’il présente un risque de non-remboursement et que ses emprunts sont risqués.

 

Incidences de la crise grecque sur les autres Etats et la bourse

Cette semaine a connu un vent de panique. De nombreux Etats ont en effet craint de subir le même sort que la Grèce, notamment le Portugal et l’Irlande qui sont les pays européens réagissant le moins bien face à la crise après la Grèce.

D’après certains analystes financiers, le risque de « contagion » du Portugal est réel, la dette du pays s’élevant, pour l’année 2009, à 76,8% du PIB.

Concernant la monnaie européenne, sa valeur a chutée. Entre la fin 2009 et le mois de mars 2010, l'euro s'est effectivement déprécié de près de 10% par rapport au dollar.

Au regard de la bourse, la crise en Grèce a également eu des répercussions. Cette semaine, les différentes bourses européennes ont décroché, l'euro a reculé et le pétrole a ouvert en baisse.

Le 28 avril, à Paris, le CAC 40 a chuté de 2,1% dans la matinée alors que le FTSE londonien perdait 1% et qu'à Francfort, le DAX reculait de 1,7%.

Ce vendredi 30 avril, il semble que les bourses européennes se soient légèrement redressées.

 

Quelles aides pour la Grèce ?

La Grèce pourrait obtenir 45 milliards d’euros, 30 de la part de l’Union européenne, 15 provenant du FMI. Le Gouvernement a en effet sollicité un plan d’aide européen et international auprès du FMI, cela à cause de la pression des marchés.

Les sommes débloquées pour venir en aide à la Grèce devraient l’être à un taux d'intérêt de 5%.

La France va emprunter 6,3 milliards d'euros au profit du pays en crise. D’après un sondage BVA pour Canal +, 60% des français seraient favorables à une aide à la Grèce, 38% étant contre.

75% des personnes interrogées considèrent que la France pourrait connaître une situation de crise financière comparable à celle de la Grèce et 76% des sondés s’opposent à l'exclusion de la Grèce de la zone euro, 21% y étant favorables.

Cette enquête a été effectuée, mardi et mercredi, auprès d'un échantillon de 1.183 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.

Le projet de loi de finances rectificative pour l’année 2010 sera étudié début mai par le Parlement.

L'Allemagne, dans un premier temps critiquée pour sa « rigidité » envers la Grèce, devrait accorder près de 8,4 milliards d'euros à la Grèce, cela sous forme d'un crédit accordé par la banque publique KFW et garanti par l'Etat fédéral.

Un sommet européen devrait se dérouler le 10 mai prochain afin d’approuver le versement de ces sommes.

Les modalités de l'aide sont encore en négociation. Un accord devrait intervenir d’ici la fin de semaine entre l’UE et le FMI et une réunion devrait se dérouler dans les deux prochains jours.

Samedi, Nicolas Sarkozy s’entretiendra avec les ministres concernés, notamment Christine Lagarde et François Baroin. Le vote du plan d'aide internationale est donc proche.


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