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Journée mondiale de la contraception : de la lutte d'hier aux combats d'aujourd'hui

Publié par Documentissime le 27/09/2010 | Lu 8191 fois | 0 réaction

Le 26 septembre 2010 c'était la journée mondiale de la contraception. La pilule, symbole de la révolution sexuelle : une lutte d'un autre temps ? Pas vraiment… en 2009, 237 000 interruptions volontaires de grossesse ont été pratiquées en France, dont 15.000 sur des mineures. Et vous la pilule : vous la prenez un peu ? Vraiment ? Ou pas du tout ? L'occasion de revenir sur l'histoire de la pilule, et de faire le point sur les combats restant à mener, en France, et ailleurs.

26 septembre : journée mondiale de la contraception 2010 « ta vie, ta responsabilité »

La Journée Mondiale de la Contraception est une campagne internationale d’information et de sensibilisation sur la contraception.

Cette année, c’était les jeunes qui étaient principalement visés : "Contraception : ta vie, ta responsabilité parce qu'il est plus facile de trouver une solution maintenant que d'en chercher une plus tard".

Mais ne pensez pas que les moins de vingt ans soient les seuls concernés par la campagne. Les mauvaises notes ont aussi été distribuées aux plus grandes… et aux plus grands.

Car non messieurs, les femmes ne sont pas les seules concernées par la contraception, comme l’a rappelé une récente campagne de communication insolente et baptisée « Faut-il que les garçons soient enceintes pour que la contraception nous concerne tous ? ». On y voyait par exemple un jeune homme en train d’accoucher et d’expliquer à son meilleur ami, venu le soutenir, qu’elle était « partie quand elle avait appris sa grossesse ». On rit. Jaune. Quatre films qui ne manquent pas d’humour, à voir et à revoir jusqu’à impression du message donc.

Pour le Dr Israël Nisand, professeur de gynécologie-obstétrique au CHU de Strasbourg, qui s’exprimait dans un entretien au Parisien, la pilule contraceptive devrait être « anonyme et gratuite » pour les jeunes filles. En effet, « il y a une aberration: l'IVG est anonyme et gratuite pour les mineures, la pilule du lendemain est anonyme et gratuite pour les mineures mais la pilule contraceptive, non... C'est monstrueux! ». Et surtout pas très logique, on en convient.

Grossesses indésirées et IVG en chiffres

En France : en 2009, 237 000 IVG pratiquées, dont 15.000  sur des mineures. Les deux tiers des femmes qui ont pratiqué une IVG avaient une contraception. Un quart des jeunes de 15 à 24 ans a sa première relation sexuelle sans contraception.

Encore des chiffres ?

Dans le monde il y a chaque année 80 millions de grossesses non désirées. Un quart d’entre elles se termineraient par des avortements « maison » dans des conditions d'hygiène et de sécurité précaires. Avortements qui entraineraient environs 70 000 décès par an...

On ne relève pas la tête. Dans les pays « développés », la moitié des grossesses seraient accidentelles et un tiers d'entre elles déboucheraient sur un avortement.

Pilule et IVG en France : les principales lois

Loi n°67-1176 du 28 décembre 1967 relative à la régulation des naissances et décrets du 3 février 1969 portant respectivement sur la fabrication, l’importation et la vente des contraceptifs et sur les modalités de leur délivrance aux patientes.

Loi n°75-17 du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse.

Loi n°82-1172 du 31 décembre 1982 instituant la prise en charge par l'État des dépenses engagées par l'assurance-maladie au titre des IVG.

Loi n°93-121 du 27 janvier 1993 portant sur l'entrave à l'interruption volontaire de grossesse et modifiant le Code pénal.

En 1999 – 2000 différents textes ont permis l’accès de toutes les femmes à la contraception en pharmacie sans ordonnance, d’autoriser les mineures à se faire prescrire la pilule du lendemain (NorLevo) par tout médecin sans autorisation parentale, et de donner la possibilité aux infirmières scolaires de délivrer la pilule du lendemain aux mineures et majeures.

Le délai légal de recours à l'IVG est passé de 10 à 12 semaines. Pour les mineures, en cas de refus des parents, les adolescentes peuvent faire appel à un adulte référent de leur choix.

En novembre 2004, a été promulgué le décret d'application rendant légale l'IVG médicamenteuse en ville. Le médecin, qui aura conclu une convention avec un hôpital privé ou public, pourra délivrer lui-même à ses patientes, enceintes de moins de 5 semaines, des comprimés de Mifégyne (RU 486) et de Misoprostol (prostaglandine). Sur les 200 000 à 220 000 avortements recensés chaque année, 50 000 seraient réalisés par voie médicamenteuse.

Et ailleurs en Europe ?

Là où c’est interdit :

Irlande : l’IVG n’est autorisé que lorsque la vie de la mère est en danger (une grossesse issue d’un viol ne peut être légalement interrompue). En revanche, celle qui avorterait à l’étranger ne serait pas passible de poursuites. Les irlandaises se rendent donc en Grande-Bretagne pour avorter. Vous avez dit hypocrite ?

Pologne : l’avortement avait été légalisé, puis finalement de nouveau interdit depuis 1997.

Où peut-on avorter plus tardivement qu’en France ?

En France, on peut avorter jusqu’à la douzième semaine de grossesse. En Suède, aux Pays-Bas, en Allemagne et Grèce, la date limite pour avorter peut être étendue à 18, ou 20 semaines. En Grande Bretagne, c’est 24 semaines.

Les françaises enceintes de plus de 12 semaines, et qui en ont les moyens traversent donc une frontière, ou l’autre, en quête d’une législation plus permissive. Pour celles qui n’en ont pas les moyens, c’est un peu différent.


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