Frais d'inscription : L'UNEF épingle 28 universités

Publié par Documentissime le 21/07/2010 | Lu 6978 fois | 1 réaction

L'UNEF, premier syndicat étudiant de France, a dévoilé, comme chaque année depuis 4 ans, son rapport sur les pratiques critiquables des universités. Cette année, ce sont 26 établissements qui seraient dans l'illégalité et 2 autres à la limite de la légalité. Les universités ne manquent pas d'imagination pour augmenter les frais d'inscription demandés aux étudiants : tarifs d'inscription anormalement élevés, frais supplémentaires indus, « prestations pédagogiques douteuses ». Parfois, les universités lient l'inscription à un diplôme national aux droits réglementés avec l'inscription à « un diplôme universitaire » aux droits libres. Parmi les universités pointées du doigt, sont citées Pau, Grenoble 2, Aix-Marseille 2 et 3 ou encore Lyon 3.

 

Des pratiques illégales persistantes

Selon le recensement effectué par l’UNEF, 26 universités seraient à nouveau "hors-la-loi", et deux "à la limite de la légalité". Ces chiffres sont semblables à ceux de l’année précédente.

 

Certaines universités ont pourtant déjà fait les frais de la justice. Les universités de Grenoble 2, Aix-Marseille 2 et 3 ont « été par le passé condamnées par la justice, et figurent pourtant à nouveau dans le classement » indique l’UNEF. Malgré ces rappels à la loi, les mauvaises pratiques perdurent, sans aucune remise en cause.

 

A l’université Lyon 3 notamment, les étudiants sont incités à verser 39 euros pour un accès au « outils technologiques ». Sous cette dénomination, se cache en réalité le droit d’accéder à l’intranet de la scolarité et aux laboratoires de langues, selon le rapport. Si 90% des étudiants choisissent cette option, seuls 10% des étudiants l’utilisent, selon les informations détenues par France Info.

 

Par ailleurs, l’UNEF relève que, dans certaines universités, les frais d’inscription sont extraordinairement élevés. A l'université de Pau, les frais d'inscription peuvent atteindre 2 261 euros, et à Grenoble 2, ils atteignent jusqu’à 1 900 euros.

 

En 2010, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche a pourtant fixé par arrêté le montant des frais d'inscription. 174 euros pour une inscription en licence, 237 euros pour un Master et 359 pour un doctorat. Les frais d’inscription ont subi une augmentation moyenne pondérée de 2,1% par rapport à l’année dernière.

 

 

Valérie Pécresse sommée de réagir

Il semble que les engagements pris l’année dernière par la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse ne soient pas tenus. Elle avait affirmé à cette époque sur France Info qu’elle serait vigilante à la situation des frais d’inscription.

 

Le président de l’UNEF, Jean-Baptiste Prévost explique les mauvaises pratiques par le désengagement de l'Etat, qui  « vont chercher dans la poche des étudiants l'argent que l'Etat leur refuse pour fonctionner ». Selon lui, Valérie Pécresse « se satisfait de cette situation pour ne pas augmenter les dotations des universités ». Et d’ajouter, « Malgré ses engagements et la condamnation de ces pratiques à la rentrée dernière, la ministre de l’Enseignement supérieur n’a pas pris ses responsabilités et fait cesser les pratiques illégales ».

 

Afin de faire respecter les droits des étudiants, l’Unef réclame « le remboursement immédiat des sommes illégales engagées par les étudiants ». L’UNEF exige des universités le respect de la règlementation en vigueur sur les droits d’inscription et appelle la ministre à respecter la loi, le cas échéant, en déférant devant les tribunaux administratifs les décisions litigieuses.

 

L’UNEF rappelle que les étudiants sont « les plus exposés» à la crise, et seront les premiers à faire les frais de la politique de rigueur menée par le gouvernement. La rentrée universitaire risque d’être agitée pour la ministre de l'enseignement supérieur.