Délégation du pouvoir de licencier un salarié

Publié par Marine PARMENTIER le 21/03/2011 | Lu 9540 fois | 0 réaction

Dans deux arrêts du 2 mars 2011, la Cour de cassation apporte des précisions sur la délégation du pouvoir de licencier un salarié (Cass. soc., 2 mars 2011, n° 09-67.237 et 08-45.422, FP-P+B).

Dans deux arrêts du 2 mars 2011, la Cour de cassation apporte des précisions sur la délégation du pouvoir de licencier un salarié (Cass. soc., 2 mars 2011, n° 09-67.237 et 08-45.422, FP-P+B).

Dans le premier arrêt, les lettres de licenciement avaient été signées par un salarié en mission de travail temporaire au sein de la direction des ressources humaines. Les salariés licenciés contestaient la qualité du signataire de leur lettre de licenciement.

La Cour précise qu'un travailleur temporaire n'est pas une personne étrangère à l'entreprise au sein de laquelle il effectue sa mission. Aussi, dès lors que l'intéressé avait pour mission l'assistance et le conseil du directeur des ressources humaines ainsi que son remplacement éventuel, ce dont il se déduisait qu'il avait le pouvoir de signer les lettres de licenciement, il devait être considéré comme ayant la qualité pour signer des lettres de licenciement.

Dans le second arrêt, en revanche, la Cour rappelle qu'aux termes des statuts de l'Aassociation emploteur, le président recrute, nomme, licencie et assure la gestion et le pouvoir disciplinaire du personnel salarié de l'association et qu'il peut déléguer ses pouvoirs à un administrateur ou à un directeur général avec l'accord du conseil d'administration.

Or, en l'espèce, la délégation de pouvoir consentie par le président de l'association le 16 décembre 2003, approuvée par son conseil d'administration, mentionnait exclusivement la possibilité de recruter et de signer les contrats de travail concernant les cadres et employés du siège comme des résidences. Le délégataire n'avait donc pas qualité pour licencier le salarié.

Rappelons que ces deux décisions s'inscrivent dans la lignée de deux arrêts de la Chambre mixte de la Cour de cassation du 19 novembre 2010 qui ont apporté des précisions très importantes en matière de délégation du pouvoir de licencier un salarié (Cass. ch. mixtes, 19 novembre 2010, n° 10-30.215 ; Cass. ch. mixtes, 19 novembre 2010, n° 10-10.095).

Elle précisait notamment qu'aucune disposition n'impose que la délégation du pouvoir de licencier soit donnée par écrit. Elle peut être tacite et découler des fonctions du salarié qui conduit la procédure de licenciement.

Marine Parmentier

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