Ce qu'il faut retenir de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy

Publié par Documentissime le 13/07/2010 | Lu 7322 fois | 0 réaction

Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, s'est exprimé lundi 12 juillet, de 20h15 à 21h15, sur France 2. Interrogé par le présentateur David Pujadas, le chef de l'Etat est revenu sur les sujets sensibles qui fragilisent la majorité depuis quelques semaines, et sur les réformes menées par le gouvernement. Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur la désormais célèbre affaire Woerth avant d'expliquer aux français les choix faits pour réformer les retraites. Il a par ailleurs fait quelques annonces, et confirmé un remaniement ministériel en octobre. Si vous avez raté son intervention, voici les principaux points qu'il faut en retenir.

Sarkozy renouvelle sa confiance à Eric Woerth

Nicolas Sarkozy a, dès le début de son intervention, renouvelé toute sa confiance à Eric Woerth. « Éric Woerth est un homme honnête qui a toute ma confiance », a déclaré le chef de l'État. L'Inspection générale des finances a conclu que jamais, à aucun moment ni d'aucune façon, Éric Woerth n'était intervenu « dans les affaires fiscales de Mme Bettencourt » a rappelé le Président. Lavé de tout soupçon, il a exclu la démission d’Eric Woerth, mais a tout de même indiqué qu’il était préférable qu’Eric Woerth abandonne sa fonction de trésorier de l’UMP, afin qu’il se consacre « exclusivement à la réforme des retraites ».

Le site Internet Europe1.fr a annoncé que le ministre du Travail devrait abandonner son poste de trésorier de l’UMP aujourd’hui conformément aux vœux du Président.

Enfin, le président a évoqué la mise en place d'une « commission représentant toutes les familles politiques », chargée de réfléchir « à la façon dont on doit ou non compléter ou modifier la loi pour éviter dans l'avenir toute forme qui pourrait intervenir de conflit d'intérêts ».

Nicolas Sarkozy, étranger à l’Affaire Bettencourt

Accusé d’avoir reçu de l’argent de Madame Bettencourt pour financer sa campagne électorale, le Président s’est défendu devant David Pujadas. Il a rappelé que, selon les témoignages du maître d’hôtel, il est allé chez Madame Bettencourt que « deux fois, peut-être trois » en dix-sept ans. Selon lui, une preuve qu’il s’agit d’une « calomnie ».

Un remaniement ministériel en octobre

Nicolas Sarkozy a mis un terme aux rumeurs évoquant une accélération du calendrier politique suite aux différentes affaires qui ont bousculé le gouvernement ces dernières semaines. « Il y aura une nouvelle étape politique après la réforme des retraites, votée fin octobre » a indiqué le Chef de l’Etat. Aucune indication n’a été donnée quant aux personnes concernées par ce remaniement, mais le Président a indiqué que le gouvernement devra être resserré.

Pas d’évolutions prévues sur la réforme des retraites

Nicolas Sarkozy a rappelé la nécessité de la réforme : « Ce que nous faisons en 2010, tout le monde sait bien qu'on aurait dû le faire bien avant » a-t-il indiqué. Il n’envisage donc pas de revenir sur le recul de l'âge de départ à la retraite à 62 ans ni sur l'alignement des cotisations retraites public/privé. En revanche, il souhaite ouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux pour discuter des autres points de la réforme. Il a enfin précisé que les manifestations n'auraient aucune influence sur la version finale de la réforme des retraites.

Un plan contre la délinquance

Afin de prévenir la délinquance, il a indiqué l'ouverture « dès la rentrée prochaine » d'une « vingtaine » d'internats où seront accueillis collégiens et lycéens « dont personne ne veut », soit deux fois plus que prévu jusqu'alors à l'horizon 2011.

Le chef de l’Etat veut également ouvrir la voie à une responsabilité pénale des parents. Nicolas Sarkozy a annoncé la préparation d’un texte visant à retenir la responsabilité pénale des parents de « mineurs de 12, 13 ans se trouvent à une heure du matin seuls la nuit dans la rue à casser des bus ou à jeter des cocktails molotov ».

Les niches fiscales

Le Président de la République a également rappelé que le gouvernement souhaite « trouver 10% d'économies », tout en rappelant qu’il maintiendrait les exonérations pour les emplois à domiciles ou les aides à la personne. En revanche, le dispositif par lequel l'État prend en charge les cotisations sociales sur les bas salaires sera modifié, il ne prendra plus en compte les 13e mois.

Nicolas Sarkozy a réaffirmé également que les impôts n’augmenteraient pas en France à l’exception de l’effet de levier créé par la suppression de certaines niches fiscales. Il a enfin une nouvelle fois exclu toute suppression du bouclier fiscal, de même que de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Les collectivités territoriales doivent imiter le gouvernement

Pour le Président, « La France ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens ». Le chef de l’Etat a donc appelé les régions à imiter le gouvernement en leur demandant de ne pas remplacer un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, pour réduire les déficits publics. Le Président a assuré que les collectivités territoriales ne s’étaient pas vues transférer de nouvelles compétences.